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Holden Caulfield
3 mars 2015

Mardi trois mars deux millle quinze vingt et une heure cinquante.

Alors que la nuit plonge, j'ouvre un livre d'art. Je revois la violence de tes yeux dans certains tableaux.

 

J'ai longé les quais en espérant marcher sur ton corps. J'ai humé l'air. J'aurais voulu sentir des effluves d'eau saline, ou au moins de boue émanant de la Garonne. Il n'y avait aucun parfum. Je me suis assise sur l'herbe mouillée. Les yeux au ciel, j'ai écrit ton nom sur les nuages. Il s'appelait l'absence. J'ai murmuré une prière, mais elle n'avait pas de force.

 

Alors que la nuit glisse sur le sol, je prends un crayon et j'écris au verso d'une photocopie ce que je ressens. Quand je relis mes mots, j'ai l'impression d'un échec. Je me dis que c'est mauvais, que l'amour est un sujet casse-gueule, que de toute façon, j'ai tout raté, et surtout l'écriture.

 

J'ai pleuré dans tes bras seule et les yeux secs dans mon lit. J'ai noyé ma peine à coup de verres d'eau. J'ai pleuré, crié, et même hurlé, mais j'étais muette. Le soleil m'aveuglait, la pluie aussi, les autres encore plus. Je suis aveugle.

 

Alors que la nuit me baise, je contemple les murs blancs en espérant y voir un signe. Je relis quelques épîtres de Saint Paul. Il ne m'apporte aucune consolation. Les hortensias perdent leurs feuilles, la poussière s'accumule sur les étagères, l'évier commence à se boucher. J'hésite à finir le texte sur le verbe « se boucher ».

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Commentaires
C
J'ai pleuré dans tes bras seule et les yeux secs dans mon lit. J'ai noyé ma peine à coup de verres d'eau. J'ai pleuré, crié, et même hurlé, mais j'étais muette.<br /> <br /> J'aime bcp !
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M
J'aime bien ce style.
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